« Une isle dans les marais », l’Isle d’Abeau au temps des Romains
Véritable « île » dans les marais, la commune de L’Isle d’Abeau doit son nom a cette situation géographique toute particulière qui, depuis la sédentarisation de l’homme dans la région, a guidé les logiques d’implantation.
Pendant près de deux heures, Alain Poulet et Simon Cahanier de la Société Archéologique de Bron ont animé une conférence sur L’Isle d’Abeau dans l’Antiquité en présence d’une centaine de Lilots et de Lilotes. Après un survol général du contexte géographique et historique, les sites archéologiques majeurs de la commune ont été présentés. Le plus important d’entre eux est probablement le site du Gâ.
Situé au dessus du Gué à moins d’un kilomètre de la voie romaine reliant Lyon à Aoste, ce site a été découvert en 1925 lors de l’exploitation d’une carrière. En 1938 M. Cucherat et d’autres personnes y trouvèrent de nombreux objets puis à la fin des années 70 plusieurs campagnes de fouilles dirigées par Georges Allais aidé de Jean Chauffin, dégagèrent murs, thermes, aqueduc, citerne… Bien que sa fonction précise reste un mystère, on peut y voir soit une importante villa soit un site hôtelier.
Cette conférence du 26 avril 2018 venait clore l’exposition consacrée aux vestiges de ce site archéologique par la Compagnie Saint-Germain, une association consacrée à la conservation et à la valorisation du patrimoine lilot.
Nous devons cette découverte à Gérard Barré qui nous a guidé au milieu d’une prairie de la commune de Traize (Savoie) au lieu-dit « Pambou » (Alt. 544 m). Un grand bloc erratique aux contours irréguliers (4,5 x 6 m environ) comporte sur trois de ses faces, au moins 73 cupules (dépressions circulaires effectuées par un être humain à la surface d’une dalle ou d’un roche ) et 2 cuvettes (en général au-delà de 20 cm de diamètre, on parle plutôt de bassins ou de cuvettes). Découvert fortuitement par Patrick Bertholier en avril 2017, ce bloc cupulaire s’ajoute à l’ensemble de pierres à cupules le plus important de l’avant-pays savoyard. La pierre de Pambou semble, en l’état actuel des connaissances, relativement exentrée, son altitude est faible (les pierres à cupules sont généralement situées dans des zones entre 600 m et 1400 m, certaines jusqu’à plus de 2000 m) mais le nombre de cupules est exceptionnel et sa taille la place de plus parmi les plus gros blocs repérés.
Le phénomène des pierres à cupules se rencontre dans de nombreuses régions (et au delà de nos frontières) ; elles sont particulièrement nombreuses en montagne. Leur interprétation fait l’objet des hypothèses les plus diverses (table d’offrandes, point de repère visuel, représentations cartographiques d’un territoire, broyage de graines ou affutoirs…) mais aucune de ces théories ne peut être validée sachant de surcroît que leur usage a pu varier ou évoluer au cours du temps. Leur datation (Néolithique ? Âge du Bronze ?) en l’absence de matériel ou d’association avec des structures connues est le plus souvent incertaine. C’est donc un travail riche et passionnant qui reste à accomplir.